Les réponses de Béatrice Faillès à notre questionnaire

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LES RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU COLLECTIF APPRENDRE ENSEMBLE
 DE BEATRICE FAILLES, CANDIDATE LA REPUBLIQUE EN MARCHE
AUX LÉGISLATIVES DANS LA 17ème CIRCONSCRIPTION

(Les réponses nous ont été envoyées par mail, mais sans l’entretien préalable qui nous permet d’expliciter les différentes questions posées, et notamment de présenter les compositions de collèges et secteurs du 18ème, ainsi que du privé parisien, comme nous l’avons fait avec les autres candidats)

Selon vous, quelles mesures faut-il prendre pour lutter contre la forte ségrégation sociale qui existe dans les établissements scolaires du 18e et 19e arrondissement ?

J’ai fait de la cohésion sociale et du bien-vivre ensemble la clef de voute de mon programme et de mon engagement, la mixité sociale en est un des piliers.

Force est de constater que la mixité sociale, cela commence dès l’école. Nos quartiers sont situés en réseaux d’éducation prioritaires et pourtant de larges disparités subsistent, notamment en termes de réussites aux examens nationaux :  par exemple, les taux de réussite au brevet des collèges sont parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne nationale. Ces écarts amplifient l’isolement de ces établissements qui se trouvent alors stigmatisés. Ces inégalités apparaissent dès l’école primaire et le collège échoue trop souvent à les corriger.

Le projet que je porte, avec le Président de la République,  a pour seul objectif de remettre de l’excellence dans toutes les écoles de la République, et pour cela, certains territoires doivent nécessairement bénéficier de plus de moyens :

  • Diviser, sans attendre, par deux les classes de CP et CE1 dans les zones prioritaires,
  • Accentuer l’accompagnement scolaire du CP à la troisième, en organisant des stages de remises à niveau pour les élèves les plus en difficultés,
  • Affecter sur ces zones prioritaires des enseignants plus expérimentés et mieux rémunérés.
  • Renforcer l’autonomie des établissements leur permettant ainsi de développer des projets pédagogiques innovants, et spécifiques qui les rendront d’autant plus attractifs.Voilà quatre mesures pragmatiques dont l’objectif est de ne laisser personne au bord de la route. Nous avons une obligation de résultats envers nos écoliers, et les moyens spécifiques à chaque situation doivent être en adéquation avec cet objectif. La mixité sociale ne se décrète pas mais se construit en rendant attractives nos écoles et en ramenant de la confiance à ceux qui pourraient être tentés par l’évitement.J’ajouterai que la problématique de la “ségrégation sociale” n’est pas qu’une seule question de l’éducation. L’enjeu est plus large: il implique aussi bien l’urbanisme que la politique de la ville pour la défense du bien-vivre dans nos quartiers. C’est pourquoi nous avons besoin une politique urbaine ambitieuse pour  :
  • rendre de l’attractivité à nos quartiers,
  • y améliorer la qualité de vie pour que celle-ci soit comparable à celle des autres quartiers de Paris,
  • mettre davantage de moyens dans les infrastructures publiques pour répondre aux besoins spécifiques de nos quartiers.

Quel regard portez-vous sur l’expérimentation des secteurs multi-collèges dans le 18è arrt ?

Il est à cette heure trop tôt pour rendre un avis définitif sur cette expérimentation sur laquelle nous n’avons qu’un an de recul et ne concerne que 6 établissements.

On peut cependant regretter que les données statistiques avancées par le ministère de l’éducation nationale pour justifier cette expérimentation soient restées opaques et non chiffrées, le Rectorat refusant de diffuser la composition sociale des collèges, protégée par le secret statistique.

De plus, les directeurs d’établissement, les enseignants et les parents d’élèves ont été mis devant le fait accomplis sans pouvoir prendre part à une concertation sur un sujet extrêmement sensible pour chacune des parties aboutissant à des incompréhensions et des blocages.

C’est avec transparence et concertation, en impliquant tous les acteurs, que chaque initiative concernant les établissements doit être prise après un diagnostic précis et au cas par cas. De la même façon, cette initiative devra être évaluée par l’ensemble des parties (et éventuellement corrigée) tout au long de son application.

C’est le sens du programme que je soutiendrai et qui vise, notamment, à renforcer un lien de confiance renouvelé par une plus grande place donnée à l’échange avec les parents au sein des écoles.

Dans les territoires où l’évitement crée une ségrégation inacceptable, l’État pourrait imposer aux parties concernées d’agir. Qu’en pensez-vous ?

L’État doit être avant tout un facilitateur d’initiative individuelle ou collective visant à rétablir un équilibre dans nos quartiers et l’équité dans nos écoles. Plutôt que d’imposer aux parties il doit pouvoir les écouter, leur proposer et les accompagner dans des démarches constructives.

En rendant l’initiative aux établissements, en soutenant les associations locales qui s’impliquent dans les projets éducatifs et les activités périscolaires, en facilitant l’accès à la culture dans nos territoires, l’État doit contribuer à les rendre plus homogènes tout en conservant les spécificités qui font leurs richesses et leurs atouts.

Selon vous, l’enseignement privé devrait-il être soumis à des règles pour accueillir des élèves d’une plus grande diversité sociale et scolaire ? Si oui, comment ? Sinon, pourquoi ?

La bataille pour l’excellence scolaire que veut engager le gouvernement, et que je soutiendrai si je suis élue, ne peut se permettre de pointer du doigt les établissements privés sous contrats.

Les querelles entre école publique et école privée ne sont plus d’actualité à l’heure ou l’avenir de nos enfants est en jeu. C’est ensemble et sur les différents territoires qu’il nous faudra trouver des solutions.

C’est ensemble et sur les différents territoires qu’il nous faudra trouver les passerelles qui permettront un accompagnement complémentaire plutôt que concurrentiel tout en conservant la liberté de choix pour chacun d’entre nous.

Quelle priorité accorderez-vous à ces problématiques dans votre action au sein de l’Assemblée nationale ?

Lors de ma profession de foi en tant que candidate comme à chacune des différentes réunions publiques auxquelles j’ai pu participer, j’ai réaffirmé mon engagement pour garantir la réussite et l’excellence de chacun à l’école en faisant de l’éducation l’une des quatre priorités de mon mandat si je suis élue.

Quelles actions envisagez-vous ?

Je m’engage à soutenir les objectifs proposés par Emmanuel Macron durant sa campagne et réaffirmés et précisés par Jean-Michel Blanquer le 7 juin dernier. A savoir :
– Donner la priorité à l’apprentissage des fondamentaux « lire, écrire, compter » dans le pré-scolaire, en maternelle et au primaire afin que plus aucun élève ne puisse rentrer au collège sans ces prérequis indispensables à la réussite de son cursus scolaire.
– Renforcer l’accompagnement et les dispositifs d’orientation au collège et au lycée. Notamment par un suivi personnalisé de chaque élevé qui permettra de mettre en place un soutien spécifique lorsque cela sera nécessaire.
– Garantir à chaque jeune Français une insertion professionnelle réussie en développant notamment les périodes de préapprentissage, et les filières en alternance dans tous les lycées professionnels et en affectant l’ensemble de la taxe d’apprentissage au financement d’un parcours individualisé.
– Mieux accompagner les enseignants : dès leur entrée dans le métier et durant l’ensemble de leur carrière. En leur proposant des leurs études des formations en alternances et dès leur titularisation une formation annuelle basé sur les problématiques spécifiques qu’il pourra rencontrer dans sa classe.
– Renforcer et encourager l’autonomie des établissements pour favoriser l’adaptation aux besoins de leurs élèves et aux situations locales et stimuler l’innovation.
– Renforcer la relation avec les parents et encourager l’implication de bénévoles et d’associations.

Mais je m’engage également tout au long de mon mandat à travailler régulièrement sur le terrain, dans nos quartiers, avec les différents acteurs du monde associatif dont je suis issue, ainsi qu’avec les collectifs comme « Apprendre ensemble » pour pouvoir porter à l’Assemblée Nationale les propositions dont nous aurons discutés pour permettre à l’École Républicaine de remplir ses objectifs d’excellence pour tous sur tous les territoires.

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